L´armée française et autrichienne se dirigent de nouveau vers la Moravie
Vous savez déjà que l´armistice conclu entre les Autrichiens et les Français après la bataille d´Austerlitz ne fut pas de longue durée. Les hostilités reprirent quatre ans après. Les Autrichiens menés par l´archiduc Charles Louis d’Autriche gagnèrent d´abord sur leur propre terrain à Aspern mais ensuite ils durent se replier devant Napoléon à Wagram. L´archiduc Charles excellait par son courage personnel et il s´inscrivit dans l´histoire comme étant le premier à vaincre Napoléon. Malgré la défaite de Wagram (les 5 et 6 juillet 1809), l´armée de Charles ne fut pas entièrement vaincue et elle ne manquait ni de provisions, ni de matériaux militaires et elle était donc capable de continuer les combats. Comme il y a quelques années, les Autrichiens se retirèrent en Moravie, mais ils ne parvinrent pas cette fois-ci jusqu´à Brno. D’ailleurs, ils n´avaient même pas cette intention. Charles voulait reformer son armée en Bohême où il pensait venir via Znojmo, Moravské Budějovice et Jihlava.
Tous les corps autrichiens sauf un seul passèrent par la soit-disant route de Znojmo vers Hollabrunn et Znojmo. Seulement le compatriote de Graz, le prince Rosenberg eut un autre rôle. Il fit une manœuvre de diversion qui leur fit perdre la trace des Français et permit le recul paisible du reste de l´armée française. Le IVe corps commandé par Rosenberg prit donc un autre chemin – vers la commune autrichienne de Laa et ensuite vers Mušov morave. L´armée française se fit d´abord avoir par cette tactique et ne saisit pas la direction du repli de l´ennemi[11]. Napoléon envoya les corps d’armée des maréchaux Marmont et Masséna vers les Autrichiens. Marmont en direction de Laa et Masséna sur la route de Znojmo. Il s´agissait seulement d’« antennes » qui devaient découvrir des détails sur le passage de l´ennemi. Sur la base des informations acquises, Napoléon aurait envoyé dans cette direction ses forces principales.
Vous pouvez être intéressé par le fait que Marmont fut nommé maréchal après la bataille de Wagram. Il s´agissait d´un homme instruit et d’un soldat courageux, qui pourtant n´était pas un fort stratège militaire. Par contre, le maréchal Masséna n´avait aucune instruction. Cependant, il devint de simple sous-lieutenant maréchal en dix ans. Il excellait par ses capacités de mener la guerre mais il était prétendument guidé par un désir d´argent excessif.
La prédiction de Radecký
Les troupes arrières du quatrième corps étaient formées par la division du sous-maréchal de champ Radecký, qui étaient préparées à repousser une attaque française éventuelle. Radecký était originellement un aristocrate tchèque. Il étudia à Brno à l´académie des chevaliers donc à l´internat où de futures cadres, de jeunes aristocrates et diplomates étaient formés. Il devint avec le temps l´un des chefs de guerre les plus respectés du XIXe siècle. On dit qu´il se fit lire les lignes de la main de la part d´une vieille bohémienne à l´âge de dix-huit ans. « Une excellente carrière militaire t´attend, jeune homme. La mort te surprendra sur un autre lieu qu´au champ de bataille. » prédit la vieille. Et cela se passa comme elle le disait. Radecký mourut à l´âge respectable de 91 ans. Il glissa sur le sol ciré de sa résidence à Milan. Il se brisa col du fémur et il succomba des suites de sa blessure. Mais revenons à la bataille qui s´approche près de Znojmo. Les troupes de Radecký essayèrent pendant toute la journée de désorienter celles du XIe corps de Marmont et il leur fit croire à un repli des forces principales sur Brno. Or, les soldats des parties ennemies ne se suivaient pas seulement de loin,il y eut même des combats. Radecký se renforça avec son infanterie près de Drnholec où se déroulèrent de rudes combats.
Les plans révélés par hasard
De nombreux hasards menèrent à ce que les armées s´affrontèrent près de Znojmo. Par exemple, grâce à une opération ratée de la cavalerie autrichienne, les Français trouvèrent enfin où se dirigeaient la plupart de l´armée autrichienne. Le prince autrichien Rosenberg envoya alors une partie de sa cavalerie pour obtenir des renseignements vers Dyjákovice qui se trouve à l´ouest de Drnholec, à mi-chemin de Znojmo. Les espions français les suivirent. Mais ils parvinrent encore plus à l´ouest et découvrirent les corps autrichiens reculant vers Znojmo. Le maréchal Marmont envoya immédiatement un courrier à l´état-major et se dirigea en personne à Gross Tajax où il se logea dans le château le 9 juillet.
Drnholec ne se reposa pas des soldats français, ni après la bataille de Znojmo. Quatre régiments français établirent leur camp pas loin de là, en direction de Brod nad Dyjí, sur la colline Layerberg. Et toutes les communes du domaine de Drnholec devaient leur fournir une quantité déterminée de blé et de vin. En octobre 1809, la colline Layeberg changea d´allure. En l´honneur de Napoléon, le commandant du camp y fit construire un monument en marbre. Quelques années après le départ des soldats français, on le démonta et et on le mit dans une remise du château de Drnholec. Ensuite, il fut transféré de là au dépositaire du Musée de la Moravie à Brno.
Drnholec appartient même aujourd‘hui aux lieux attractifs de la Moravie du Sud. De loin, la silhouette du château se dresse au-dessus de la commune. Il se trouve à la place de l´ancienne forteresse gothique du XIIIe siècle. Comme tous les autres monuments, le château se trouvait depuis le XIVe siècle en possession des Liechtenstein. Vous pouvez y visiter, hormis le château en style Renaissance, la cure qui appartient au plus ancien fond gothique précoce de la ville ou l´église de la Sainte Trinité provenant du XVIIIe siècle. Un régal pour les yeux est formé par la vue sur les lignes viticoles ou la dégustation du vin dans les caves viticoles. Les visiteurs peuvent se reposer activement dans les environs des Nové mlýny (Nouveaux moulins) qui sont formés par un système de trois réservoirs d´eau construits sur la rivière Thaya près de la frontière nord de Pálava.