Les sources écrites comme miroir du temps
Sur deux étages se présente toute l´histoire de la Moravie telle qu’elle est saisie dans les traces écrites. Vous serez sûrement intéressé par l´exposition interactive. Vous pouvez vous-même sortir des copies de livres des tiroirs. Il y a d’anciens manuscrits précieux, comme par exemple l´œuvre de l´inventeur du paratonnerre Prokop Diviš. En ce qui concerne les temps modernes, vous pouvez y trouvez les manuscrits des représentants des belles-lettres mais aussi de la politique.
La plus belle expérience est sans doute offerte par la visite de la bibliothèque monastique. L´entrée dans l´espace majestueux avec de belles fresques sur la voûte, le riche ornement doré en stuc obligent le visiteurà entrer dans une admiration muette. Les personnages de moines en longs habits qui avaient recopié manuellement avec une grande humilité et patience les livres liturgiques sur le parchemin défilent devant les yeux des visiteurs. Les archives locales sont constituées par le nombre incroyable de 6500 livres.
Le passage des troupes des alliés et l´incendie intentionnelle
D´après les notes du curé de Rajhrad nous savons qu´avant la bataille des Trois Empereurs les habitants de Rajhrad virent les soldats déjà le 17 novembre. « Ce jour-là, des soldats autrichiens et russes passaient sans cesse par Rajhrad vers Brno et Tuřany avec une telle hâte comme s´ils avaient des Français à leurs trousses. », écrivit le curé Petr Seitl. Il disait vrai. Les Français s´approchaient bien vite. Les Russes reculant voulaient ralentir la marche de l´ennemi et ils brûlèrent le nouveau pont en bois sur la rivière Svratka près du monastère dans la nuit du 18 au 19 novembre. Ils interdirent aux habitants de l´éteindre sous peine de mort. Le jour suivant, les Français arrivèrent à Rajhrad. Le corps d´Armée du maréchal Murat avançait sur la route impériale. Un détachement plus restreint progressa en ville et vers le monastère. Quand les soldats virent le pont détruit, ils ordonnèrent aux autorités locales d’en construire un nouveau. On commença tout de suite avec la construction et le nouveau pont fut fini dans la nuit[8].
Plus tard, le maréchal Davout avec ses 15 000 hommes se déplaça de Vienne vers Rajhrad. Il arriva vers Rajhrad la veille de la bataille, le 1er décembre. Il se logea dans le réfectoire du monastère et attendit les nouvelles de l´avancée du reste de ses troupes. Finalement, de son corps d´Armée arriva la division de Friant: elle avait dû parcourir une longue marche de 113 km de Vienne via Mikulov en 40 heures[8]. Davout était probablement le maréchal le plus capable de Napoléon. Il avait fait la même école militaire à Paris, que l´empereur. Il excellait en sagacité et savait bien deviner les intentions de l´adversaire. Il n´est donc pas bizarre que d´après le plan original de Napoléon, cette troupe dût jouer un rôle important pendant l´arrêt de l´assaut de l´armée des alliés sur le territoire de Zlatý potok.
Le monastère de Rajhrad comme hôpital provisoire
Après la bataille d´Austerlitz plusieurs centaines de soldats russes furent détenus dans l’église monastique. Beaucoup de blessés trouvèrent asile dans le monastère bénédictin. « Tous les dortoirs de la large prélature résonnaient des gémissements des blessés. On ne pouvait même pas regarder leurs plaies. Rendant aux blessés de nombreux services par amour, on leur versait du vin et de l´huile. » décrivit ainsi les horreurs du 2 décembre 1805 le curé de Rajhrad. Les soins étaient faits d´abord par les moines. Puis ils étaient effectués par les militaires et lescivils. Les malades et les blessés restèrent dans le monastère jusqu´à la fin de février 1806. En plus, on dit que certains restèrent en Moravie pour toujours et fondèrent ici leur famille. C´est pourquoi on peut trouver assez souvent des noms français tchéquisés en Moravie du Sud comme Bíza, Galet, Foret, Remeš ou Šalé[16]. Pourtant il faut remarquer qu´il s´agissait plutôt de cas isolés. D´après le droit français ces soldats étaient pris pour des déserteurs. Les Autrichiens tenaient chaque Français comme ennemi. La plupart des noms français déformés et tchéquisés tirent leur origine de la période d´avant la bataille des Trois Empereurs. Il s´agit surtout du domaine de Hodonín – dans la moitié du XVIIIe siècle des dizaines de familles françaises vinrent à Čejč, Krumvíř et Terezín. Elles avaient été appelées par le mari de l´impératrice Marie-Thérèse, François Ier Stéphane, qui provenait de Lorraine, l´une des régions françaises actuelles. Il voulait repeupler les villages abandonnés de la Moravie du Sud par ses compatriotes – les colonisateurs français. Ils s´installèrent à Čejč où leurs descendants vivent jusqu´à présent.
Rajhrad forme aujourd’hui grâce à sa position et un bon réseau de transports une zone de repos au Sud de Brno. Les cyclistes apprécieront certainement le riche réseau de pistes cyclables, les amateurs de tourisme trouveront aussi beaucoup de chemins de randonnée dans les alentours. Les environs de la ville sont connus pour leurs nombreux vergers, jardins et vignobles.