Le relais comme témoin muet de la dispute des maréchaux de Napoléon
On dit qu´avant la consultation, les subordonnés de Napoléon eurent probablement le temps de se disputer. Le maréchal Murat et Soult avaient donc persuadé le maréchal Lannes, comme le plus proches de ses commandants, de conseiller le repli à Napoléon. Lannes refusa d´abord mais sous la pression des deux autres maréchaux il écrivit une lettre personnelle à l´empereur. Avant de la finir, c´est Napoléon lui-même qui arriva au relais de poste. Il lit la lettre et proclama: « Le maréchal Lannes veut reculer? » Soult lui répondit : « Le quatrième corps d´Armée, altesse, doublera ses forces. » Lannes pensa que Soult faisait de lui un lâche et qu´il voulait seulement plaire à Napoléon. Il éclata en colère, traita Soult de « salaud » et continua avec les mots suivants: « ces deux-là m´ont persuadé de vous écrire la lettre ». Napoléon ignora la dispute virulente où Lannes offensa Soult et voulut ainsi le provoquer au duel. Finalement Napoléon donna raison à Lannes et ordonna la retraite à l´armée française vers la zone neutre de Brno.
Le messager de paix, Jean Ier de Liechtenstein
Parmi l´armée des alliés il n´y avait pas un homme qui connût mieux cette localité que le commandant de la cavalerie austro-russe, le comte Jean Ier de Liechtenstein. Il possédait alors tout le domaine de Pozořice. À part Jean Ier de Liechtenstein, son cousin Jean Baptiste Joseph Maurice faisait aussi partie de la bataille. Il commandait la brigade mixte de cavalerie dans le corps du général Buxhöwden. A la différence de son cousin, Maurice opérait sur l´aile gauche des alliés. Lui non plus ne put rien pour renverser la défaite des alliés. C´était justement Jean Ier que l´empereur autrichien François envoya vers Napoléon avec la proposition de capitulation. Vous vous demandez pourquoi l´empereur autrichien le choisit précisément? Sûrement, ce n´était pas parce qu´il était le seul à connaître la route. Il était un diplomate excellent respecté même par Napoléon. Ce dernier arriva au relais de poste après la bataille. C’était presque l´aube quand l´empereur satisfait s´allongea sur la botte de foin et s´endormit d´épuisement. Mais le sommeil ne dura pas longtemps. Après un moment son aide de camp le réveilla par les mots suivants: « Le comte de Liechtenstein arrive. » Napoléon écouta le diplomate autrichien et reçut sa capitulation. « Votre excellence n´a plus rien à conquérir. » dit Liechtenstein. « La bataille est si complète que vous ne pouvez rien y ajouter. C´est seulement la paix que vous pouvez rajouter. »
L´environnement du relais de poste cache des trésors anciens
Vous trouverez aujourd´hui au relais de poste à Pozořice et dans ses environs beaucoup d´occasions de se souvenir de la bataille d´Austerlitz, lors de laquelle ne périrent pas seulement des hommes. La souffrance des chevaux, les compagnons les plus fidèles des soldats de la cavalerie, est rappellée par une statue grandeur nature qui montre un étalon frappé au ventre par une balle. On peut voir cette statue dans le champ derrière le relais pas loin du parking. Il reste des traces après la mort de milliers de chevaux dans les champs – les gens retrouvent le plus souvent des fers ou des parties du harnais. Un mémorial est dédié à la mémoire des deux batteries d´artillerie autrichiennes couvrirent le repli du corps d’armée russe du général Bagration à la fin de la bataille. On peut trouver ce mémorial à proximité du relais de poste en direction de Rousínov. En face du bâtiment se trouve une petite chapelle construite par une famille noble de Russie à la mémoire d´un membre de sa famille mort dans la bataille.
Quel est le goût du boulet de canon?
Vous pouvez goûter l´atmosphère des temps napoléoniens au relais de poste à Pozořice qui est aujourd’hui un restaurant de style avec possibilité d´hébergement. Vous pouvez commander à l´avance un guide sous la forme d’un grenadier impérial avec le costume d´époque. Vous pouvez visiter sur place les écuries des chevaux ou le petit musée napoléonien avec une nouvelle exposition multimédia. En plus, vous pouvez voir des objets retrouvés qui ont une correspondance directe avec la bataille – des boulet de canons et des balles de fusils ou des baïonnettes. Vous pouvez savourer l´atmosphère du lieu par tous vos sens. Sur le menu du restaurant vous trouverez des repas et des friandises de la cuisine tchèque et morave. Vous pouvez même goûter les spécialités qu´aima jadis Napoléon. Il s´agit par exemple du poulet Marengo dont la recette provient du cuisinier personnel de l´empereur français surnommé Dunan. Une autre spécialité s´appelle le boulet du canon de Santon (composition de viande servie dans un pain) qu´on sert avec une cuillère en bois que vous pouvez emporter comme souvenir. Ces deux repas ne sont pas habituellement présents dans le menu mais vous pouvez les commander à l´avance. Savez-vous que revient aux chimistes français Proust et Parmentier le mérite de l´expansion des demi-produits de soupes dans les temps napoléoniens? Ils vaporisèrent le bouillon sous la consistance de sirop et le versèrent dans de petits moules, les laissèrent gélatiniser puis sécher. Les cubes faits ainsi s´utilisaient surtout dans les cuisines roulantes et les cuisines marines.
Chacun peut loger au relais de poste tout comme Napoléon. La randonnée vers la piscine naturelle près de Kovalovice offre une possibilité pour la détente et pour le repos actif. Vous pouvez voir dans le village les bâtiments historiques qui dépendaient du domaine des Liechtenstein. L´ancien manoir, le fort et la prison changèrent avec le temps d’usage. Ils servent après leur rénovation de maison culturelle, de mairie, de bibliothèque mais aussi de restaurant.